
Si le mot plomberie vient du latin, les origines de la plomberie sont diverses et concomitantes au développement des villes et à l’accroissement de la population.
La plomberie, du latin Plumbum (plomb, noté Pb en chimie), est ainsi appelé car dans la Rome antique on utilisait le plomb pour façonner les canalisations qui transportaient l’eau. Ce métal ayant un point de fusion bas, aisé à travailler et résistant à la corrosion semblait un choix évident à l’époque, surtout qu’on connaissait mal les problèmes liés à l’empoisonnement par ce métal, appelé saturnisme. La plomberie consiste en l’ensemble des techniques pour faire circuler de l’eau (propre ou usagée) ou même du gaz, à l’aide de tuyaux, de raccords puis plus tard de robinets, pompes et autres.
Le développement de la plomberie dans le monde.
Partout où la population a commencé à se regrouper, l’approvisionnement en eau s’est vite révélée un problème. C’est pour cela que les premières grandes villes se sont développées en bordure de lac ou de rivière. Alexandrie, Athènes, Rome et autres ont pu fleurir car elles étaient à la fois au bord de l’eau, facilement accessibles, et proches de régions fertiles. Mais avec la croissance de la densité de la population sont vite apparus deux soucis majeurs : la distribution de denrées et d’eau et l’évacuation des déchets et des eaux sales. De plus, il a fallu produire de plus en plus de nourriture près de ces mégapoles et donc augmenter les rendements.
Pour pallier à tous ces problèmes, les hommes ont inventé peu à peu toute une série d’inventions qui ont permis d’amener puis d’évacuer l’eau rapidement et facilement. Parmi celles-ci, on peut citer la vis d’Archimède, les aqueducs, la roue à godet, etc.
Ainsi, de Babylone avec leur système d’aqueducs aux Sumériens et leur tout-à-l’égout en passant par les Incas, les Chinois ou les Égyptiens, toutes les civilisations ont dû faire face aux mêmes problèmes et ont développés différentes solutions afin de permettre à leurs populations de prospérer et de se multiplier.
En conclusion, le développement des canalisations et du tout-à-l’égout a amplement participé au rayonnement des grandes villes de l’antiquité, mais aussi à l’agriculture et à l’élevage.
La reconversion de la plomberie
Au Moyen-âge, et après les invasions et destructions barbares, nombre de villes anciennes sont plus ou moins laissées à l’abandon, une partie de la population s’est réfugiée dans les campagnes et les grandes œuvres laissées en l’état. Plus tard, la construction des châteaux et autres fortifications n’amènera pas la construction de canalisation, et le métier de plombier va évoluer vers tout le travail du plomb, qui va alors servir plus pour fabriquer des toits mais, surtout à partir du XIe siècle, à faire des vitraux.
Par ailleurs, avec des toits en pente forte et des bâtiments hauts, vont être inventées les gouttières et autres descentes pluviales, qui remplaceront peu à peu les gargouilles traditionnelles.
Cela permit en tout cas d’affiner les connaissances de ce métal et de son travail. Dorénavant plus fin, utilisé pur ou en alliage surtout avec l’étain, la plomberie recouvre dorénavant nombre d’activités différentes et complémentaires.
Le retour aux sources de la plomberie
Avec la Renaissance, les châteaux vont se faire plus confortables et plus luxueux. Les rois et seigneurs les plus riches vont désirer montrer toute leur richesse, et vont ainsi apparaître les jardins dits « à la française » et leurs somptueuses fontaines. Or, pour irriguer tout cet ensemble, on va de nouveau avoir recours aux canalisations et les moulins vont peu à peu se multiplier.
Puis de nouveau, les villes prennent de l’ampleur et les nécessités sanitaires refont surface, surtout après les pandémies qui ont ravagées l’Europe. Jusqu’au XVIIIe siècle, de grands travaux vont de nouveau être entrepris pour capter l’eau, tout d’abord, puis l’acheminer jusqu’à des fontaines qui vont peu à peu se multiplier dans les agglomérations les plus riches et les plus importantes. Le travail du métal va se diversifier, et si le plomb est toujours largement utilisé, l’étain puis le zinc vont également être employés. La plomberie va alors énormément évoluer, les contraintes et la demande étant plus fortes. La soudure se généralise, permettant un bien meilleur rendement mais rendant surtout possible d’enterrer profondément les canalisations. L’eau peut maintenant arriver jusqu’aux centres-villes sans gêner la circulation. Malheureusement, seules les habitations les plus riches bénéficient d’une arrivée d’eau directe, les autres devant se fournir aux différents puits ou attendre les porteurs d’eau.
Un plombier pour tous
Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale, et les plans de reconstruction, pour qu’enfin se généralise d’abord l’évier dans toutes les habitations puis la salle-d’eau et la salle-de-bain. Par ailleurs, l’arrivée du gaz de ville va aussi bouleverser la plomberie qui ne traitera plus seulement de l’eau mais aussi par extension de tous les fluides à transporter.
L’abandon du plomb
Bien que la plomberie ait gardé son nom d’origine, le plomb en revanche à peu à peu été abandonné. Il semblerait que les problèmes d’empoisonnement avec ce métal soient connus depuis Hippocrate mais aient été sous-estimés, et ce n’est qu’à partir du XXe siècle que ce métal a été peu à peu abandonné, au profit du cuivre dans un premier temps, puis du PVC.
Ainsi, la plomberie, dans son acceptation première du terme, est non seulement un facteur de confort, mais aussi un facteur de développement pour toutes les sociétés humaines. Elle a permis d’abord d’augmenter les rendements des terres agricoles, de l’élevage et d’améliorer grandement le niveau d’hygiène dans les villes, et si, aujourd’hui, il paraît normal et anodin d’avoir l’eau courante chez soi, c’est un luxe que n’avaient pas encore tous nos grands-parents et qui n’existe toujours pas dans certaines régions reculées du globe.